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Auvers-sur-Oise (/ovÉÊ syÊ waz/ ) est une commune française situĂ©e dans le dĂ©partement du Val-d’Oise en rĂ©gion Ăle-de-France.
Elle doit sa renommĂ©e internationale aux peintres paysagistes et surtout impressionnistes, Charles-François Daubigny, Paul CĂ©zanne, Camille Corot, Camille Pissarro et Vincent van Gogh qui sont venus puiser ici leur inspiration. On y retrouve la plupart des sites qu’ils ont immortalisĂ©s. Vincent Van Gogh y a peint 70 de ses toiles au cours des derniers mois de sa vie.
Le territoire communal s’Ă©tire sur sept kilomĂštres de longueur sur la rive droite de l’Oise, entre la riviĂšre et les falaises de calcaire lutĂ©tien qui la dominent et qui ont favorisĂ© un habitat troglodytique. Cette longueur a favorisĂ© Ă©galement la naissance de diffĂ©rents hameaux avec leurs spĂ©cificitĂ©s maintenant attĂ©nuĂ©es par l’urbanisation progressive de la commune. Le centre du bourg se trouve au sud-est.
La commune d’Auvers-sur-Oise se trouve Ă 6 kilomĂštres au nord de la prĂ©fecture du Val-d’Oise, Pontoise.
Elle est localisée à 33 kilomÚtres au nord-ouest de la cathédrale Notre-Dame de Paris, point zéro des routes de France, et à 27 kilomÚtres au nord-ouest de la porte de Clichy.
La géologie de la commune est celle du Vexin français, constitutif du Bassin parisien et caractérisé par sa nature sédimentaire.
Le sous-sol comprend plusieurs types de roches superposĂ©es. La premiĂšre est la craie blanche campanienne, la plus ancienne, datant d’environ 80 millions d’annĂ©es et d’environ quatre-vingts mĂštres d’Ă©paisseur, qui affleure dans les fonds de vallĂ©es. Elle est surmontĂ©e par une couche calcaire du Montien (65 millions d’annĂ©es), pierre Ă bĂątir vexinoise par excellence, puis par les couches d’argile et de sable de l’YprĂ©sien, dont les argiles du Sparnacien, Ă©paisses de cinq Ă quinze mĂštres, leur caractĂšre impermĂ©able provoque l’apparition de lignes de sources et rend les fonds de vallĂ©es marĂ©cageuses. Cette couche est surmontĂ©e par le sable du Cuisien, de dix Ă trente mĂštres d’Ă©paisseur.
Ensuite se trouve l’importante masse calcaire du LutĂ©tien, d’une Ă©paisseur de vingt Ă quarante mĂštres, qui constitue l’assise du plateau du Vexin. Sa prĂ©sence explique l’existence de phĂ©nomĂšnes karstiques. Les couches du Bartonien qui lui succĂšdent (40 millions d’annĂ©es) voient alterner le grĂšs et le sable de l’Auversien, dont la localitĂ© est le stratotype (rĂ©fĂ©rent mondial en matiĂšre de gĂ©ologie), puis le calcaire de Saint-Ouen, les sables du MarinĂ©sien, Ă©pais de cinq Ă trente mĂštres et enfin, le lĆss si important Ă l’agriculture de cette rĂ©gion. Les couches sĂ©dimentaires sont entaillĂ©es par la vallĂ©e de l’Oise.
Ă Auvers-sur-Oise mĂȘme, de nombreux affleurements et indicateurs gĂ©ologiques sont facilement observables. La nouvelle ville d’Auvers-sur-Oise est construite sur les sables du Cuisien. Ceux-ci sont observables par endroits, le long de la D 4 en remontant l’Oise, Ă la base des falaises (photo aĂ©rienne et carte gĂ©ologique, point 1). Ils sont constituĂ©s des sables de Cuise, grossiers Ă stratifications entrecroisĂ©es et contiennent du lignite. La ville historique est bĂątie sur la falaise de calcaire grossier du LutĂ©tien. C’est avec cette pierre que sont bĂątis l’Ă©glise peinte par Van Gogh, le chĂąteau du Moyen Ăge (dont les ruines du mur d’enceinte et d’une tour sont encore visibles dans certaines propriĂ©tĂ©s au-dessus de l’Ă©glise), le chĂąteau classique et toutes les anciennes maisons de la ville. Pour ses caractĂ©ristiques gĂ©otechniques, cette pierre a Ă©tĂ© activement exploitĂ©e Ă Auvers-sur-Oise mĂȘme.
Elle apparaĂźt Ă l’affleurement, sous forme de falaises abruptes, le long de la vallĂ©e de l’Oise (D 4, rive droite, photo aĂ©rienne et carte gĂ©ologique, point 1) et du vallon encaissĂ© du chemin des Vaux (GR1, photo aĂ©rienne et carte gĂ©ologique, point 2). Autour de ce dernier, certaines exploitations souterraines sont encore visibles. L’Ăąge de ces exploitations et l’absence d’entretien sont responsables de l’effondrement du toit de certaines de ces carriĂšres. Ces effondrements (fontis) sont si dĂ©veloppĂ©s qu’ils arrivent parfois au jour comme c’est le cas de quelques-uns d’entre eux, sur le plateau boisĂ© Ă l’est du chemin des Vaux (photo aĂ©rienne et carte gĂ©ologique, point 3). Au-dessus de cette importante masse calcaire solide se sont dĂ©posĂ©s des sables. Le passage de l’un Ă l’autre n’est malheureusement plus visible actuellement. Auvers-sur-Oise est d’ailleurs la commune oĂč ont Ă©tĂ© dĂ©finis la formation des Sables d’Auvers et plus gĂ©nĂ©ralement le sous-Ă©tage Auversien (Bartonien infĂ©rieur). L’auversien est constituĂ© Ă Auvers-sur-Oise, et plus prĂ©cisĂ©ment au Bois le Roi (photo aĂ©rienne et carte gĂ©ologique, point 4), des formations des Sables d’Auvers (sables et grĂšs grossiers Ă stratifications entrecroisĂ©es) et des Sables de Beauchamp (sables et grĂšs fins Ă stratification horizontale) (Ăšre tertiaire, pĂ©riode de l’ĂocĂšne supĂ©rieur, soit environ 40 millions d’annĂ©es). Au-dessus de ces sables sont observables par endroits, dans les champs, les restes du calcaire de Saint Ouen (photo aĂ©rienne et carte gĂ©ologique, point 5). Cet ensemble est recouvert par une couche de lĆss, fine poussiĂšre silico-argilo-calcaire, formĂ©e par les phĂ©nomĂšnes pĂ©riglaciaires durant les Ă©pisodes glaciaires de l’HolocĂšne, propice Ă l’agriculture et visible dans les champs (photo aĂ©rienne et carte gĂ©ologique, point 6).
Le territoire communal est limitĂ© au sud par le lit de l’Oise, l(un des principaux affluents de la Seine..
La riviĂšre naĂźt en Belgique, traverse 139 communes le long de ses 341,1Â kilomĂštres en France avant de se jeter dans la Seine Ă Conflans-Sainte-Honorine, Ă quelques kilomĂštres en aval d’Auvers.
Le centre du village se situe au dĂ©bouchĂ© de la ravine des VallĂ©es, entaille de deux kilomĂštres environ de longueur dans le plateau du Vexin se dirigeant vers le cours de l’Oise, mais celle-ci n’est plus qu’une vallĂ©e sĂšche.
Auvers-sur-Oise comme toute l’Ăle-de-France est soumis Ă un climat ocĂ©anique dĂ©gradĂ©. Il se diffĂ©rencie du climat de Paris intra-muros par un Ă©cart de tempĂ©rature de quelques degrĂ©s, particuliĂšrement notable au lever du jour, et qui a tendance Ă s’accentuer au fil des annĂ©es. Cet Ă©cart, de 2 °C en moyenne mais qui peut atteindre 8 °C par une nuit claire et un vent faible, s’explique par la densitĂ© urbaine qui augmente la tempĂ©rature au cĆur de l’agglomĂ©ration. La tempĂ©rature moyenne annuelle est de 11 °C, le mois le plus le froid est janvier avec +4 °C ; les mois les plus chauds sont juillet et aoĂ»t avec +19 °C (moyenne journaliĂšre).
Auvers-sur-Oise est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densitĂ© intermĂ©diaire, au sens de la grille communale de densitĂ© de l’Insee,,,. Elle appartient Ă l’unitĂ© urbaine de Paris, une agglomĂ©ration inter-dĂ©partementale regroupant 411 communes[8] et 10 785 092 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue,.
Par ailleurs la commune fait partie de l’aire d’attraction de Paris, dont elle est une commune du pĂŽle principal. Cette aire regroupe 1Â 929Â communes[11][12].
Les 1 280,93 hectares de la ville (riviĂšre incluse) se rĂ©partissent en 977,54 hectares de terres agricoles situĂ©es sur les 3/4 septentrionaux de la commune (soit 76 % de la surface totale), 226,43 hectares d’espace urbain construit (soit 18 %) et 76,96 hectares d’espace urbain non construit (soit 6 %).
La trame urbaine le long de l’Oise est constituĂ©e en trĂšs forte majoritĂ© de maisons individuelles, essentiellement des XIX et XXe siĂšcles. Ă noter qu’un quartier pavillonnaire est situĂ© sur le plateau, Ă quelques centaines de mĂštres du bourg.
En 2019, le nombre total de logements dans la commune Ă©tait de 3Â 133, alors qu’il Ă©tait de 3Â 044 en 2014 et de 2Â 985 en 2009.
Parmi ces logements, 91,6 % Ă©taient des rĂ©sidences principales, 2,6 % des rĂ©sidences secondaires et 5,7 % des logements vacants. Ces logements Ă©taient pour 81,4 % d’entre eux des maisons individuelles et pour 18,2 % des appartements.
Le tableau ci-dessous prĂ©sente la typologie des logements Ă Auvers-sur-Oise en 2019 en comparaison avec celle du Val-d’Oise et de la France entiĂšre. Une caractĂ©ristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de rĂ©sidences secondaires et logements occasionnels (2,6 %) supĂ©rieure Ă celle du dĂ©partement (1,3 %) et Ă celle de la France entiĂšre (9,7 %). Concernant le statut d’occupation de ces logements, 77,8 % des habitants de la commune sont propriĂ©taires de leur logement (77,9 % en 2014), contre 55,9 % pour le Val-d’Oise et 57,5 pour la France entiĂšre.
Auvers-sur-Oise comptait 2 779 logements dont 2 530 rĂ©sidences principales en 1999. Lors de ce recensement, 91,0 % des rĂ©sidences auversoises sont des rĂ©sidences principales et 3,6 % des rĂ©sidences secondaires. LâĂąge moyen du parc immobilier est lĂ©gĂšrement plus important que la tendance rĂ©gionale, une forte majoritĂ© des logements Ă©tant antĂ©rieure Ă 1975 : les constructions antĂ©rieures Ă 1949 reprĂ©sentaient 36,3 % du parc contre 33,7 % pour la moyenne rĂ©gionale francilienne. Mais 28,7 % des rĂ©sidences principales dataient de 1949 Ă 1974, contre 37,8 % en Ăle-de-France. Les constructions rĂ©centes sont pourtant plus prĂ©sentes que la moyenne de la rĂ©gion, signe d’une rĂ©elle politique de construction de logements neufs : en 1999, 15,1 % des rĂ©sidences principales dataient de 1990 ou aprĂšs contre 9,1 % en Ăle-de-France.
Auvers-sur-Oise est une commune trÚs majoritairement pavillonnaire comptant néanmoins quelques petits logements collectifs, et surtout constituée de propriétaires. En 1999, Le taux de propriété est élevé : 80,0 % des habitants sont propriétaires de leur logement, contre 16,4 % qui ne sont que locataires (respectivement 44,3 % et 51,1 % dans la région),.
Auvers-sur-Oise est soumise Ă l’obligation lĂ©gale de construction de 25 % de logements sociaux en vertu de la loi relative Ă la solidaritĂ© et au renouvellement urbains de 2000. Avec 65 logements HLM, soit 2,6 % du parc en 1999 (23,4 % dans la rĂ©gion), la commune est loin de respecter les dispositions de la loi. Ce taux de logements sociaux n’a que faiblement augmentĂ©, n’atteignant que 7 % en 2017, amenant alors le prĂ©fet Ă sanctionner financiĂšrement la commune de plus de 341 000 ⏠par an, durant trois annĂ©es consĂ©cutives. Cette pĂ©nalitĂ© est nĂ©anmoins jugĂ©e « disproportionnĂ©e » par le Conseil d’Ătat, Ă la grande satisfaction de la maire Isabelle MĂ©ziĂšres qui rappelle les contraintes induites par la nature mĂȘme du territoire de la commune, situĂ©e entre lâOise et une falaise de calcaire, et soumise Ă un risque important d’inondations, ainsi qu’Ă des contraintes de protection des nombreux monuments historiques de la ville[16].
TrĂšs majoritairement constituĂ©es de maisons individuelles, les habitations se caractĂ©risent par leur surface importante : en 1999, une forte majoritĂ© compte quatre piĂšces et plus (71,1 %). Suivent les logements de trois piĂšces (17,4 %), puis 2 piĂšces (8,9 %). Les petits logements d’une piĂšce restent trĂšs minoritaires, ne constituant que 2,5 % du parc. La commune possĂšde ainsi des logements assez conformes aux tendances franciliennes mais nĂ©anmoins une nette sous-reprĂ©sentation des petites surfaces due Ă la trĂšs faible proportion de logements collectifs,.
Les voies les plus importantes qui traversent la commune sont deux routes départementales.
La route dĂ©partementale 928 (ex-RN 328) relie Saint-Denis (dĂ©partement de la Seine-Saint-Denis) au sud Ă HĂ©rouville sur le plateau du Vexin français Ă une trentaine de kilomĂštres au nord. Elle suit en permanence une direction nord-ouest et traverse successivement Villetaneuse et Deuil-la-Barre avant de former la limite communale entre Montmorency et Enghien-les-Bains, puis traverse plusieurs autres communes de la vallĂ©e de Montmorency avant de traverser l’Oise entre MĂ©ry-sur-Oise et Auvers-sur-Oise sur le pont d’Auvers.
La route dĂ©partementale 4 relie Pontoise Ă Persan en longeant la rive droite de l’Oise. Elle traverse la commune sur toute sa longueur d’ouest en est et constitue l’Ă©pine dorsale de sa trame urbaine. La route se dirige ensuite vers les communes en amont de l’Oise, Butry-sur-Oise, Valmondois, Parmain, Champagne-sur-Oise.
Auvers est également traversée par la ligne de chemin de fer de Pontoise à Creil depuis 1846.
Ces diffĂ©rentes infrastructures terrestres ont un impact relativement limitĂ© en termes de pollution sonore selon la rĂ©glementation. Les principales voies routiĂšres sont classĂ©es de catĂ©gorie 3, ou 4 dans le centre, de niveau modĂ©rĂ©. En revanche, la voie ferrĂ©e est classĂ©e de niveau 2 (Ă©levĂ©), mais elle n’est de fait utilisĂ©e pour l’essentiel que pour un trafic voyageurs diurne de desserte locale Ă la densitĂ© de circulation assez faible (liaison radiale Transilien Pontoise Ă Creil)[20].
La commune comporte une piste cyclable, amĂ©nagĂ©e le long d’une partie de la D 928 du chĂąteau de LĂ©ry en direction d’HĂ©rouville sur environ un kilomĂštre et demi.
La commune est traversĂ©e par deux sentiers de randonnĂ©e : le sentier de grande randonnĂ©e GR1 et le sentier de grande randonnĂ©e de pays de la ceinture verte d’Ăle-de-France. Ils se prolongent tous les deux vers Ennery Ă l’ouest. Le GR1 se prolonge vers Valmondois au nord-est, et le sentier de la ceinture verte vers MĂ©ry-sur-Oise au sud-est.
La situation gĂ©ographique d’Auvers-sur-Oise rend la commune particuliĂšrement vulnĂ©rable Ă des risques naturels : la commune est soumise Ă un risque de mouvement de terrain sur la totalitĂ© de la falaise constituant l’escarpement du plateau du Vexin qui domine la plaine alluviale et le village. Plus important, la plaine alluviale est Ă risque Ă©levĂ© d’inondation consĂ©cutif Ă une crue de l’Oise, en particulier entre le cours de la riviĂšre et la voie ferrĂ©e puis la route dĂ©partementale 4 au Valhermeil. Ce risque a motivĂ© la mise en place d’un plan de prĂ©vention contre les risques d’inondation (PPRI), mis en vigueur en juillet 1998 par arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral. Il concerne dans le Val-d’Oise les vingt-deux communes riveraines de l’Oise. Ce plan dĂ©termine quatre zones, prioritaires sur les plans Locaux dâurbanisme (PLU) des communes concernĂ©es : une zone rouge dĂ©limitĂ©e en fonction des crues de 1926 et 1995, une zone bleue oĂč lâurbanisation est fortement rĂ©glementĂ©e, une zone verte, restĂ©e non bĂątie et devant le rester et une zone orange, servant de champ de stockage et dâexpansion des crues (la plaine entre AsniĂšres-sur-Oise et Noisy-sur-Oise et la plaine de Champagne-sur-Oise en amont, le mĂ©andre de Cergy-Neuville en aval, qui devraient permettre le stockage de 2,5 millions de m3 dâeau).
La commune comprend un site recensĂ© sur la base de donnĂ©es du ministĂšre de l’Ă©cologie relative aux sites et sols polluĂ©s (ou potentiellement polluĂ©s) appelant une action des pouvoirs publics, Ă titre prĂ©ventif ou curatif (BASOL). Ce site, une ancienne usine Ă gaz en activitĂ© de 1904 Ă 1933, est la propriĂ©tĂ© de Gaz de France et ne constitue selon les Ă©tudes qu’un lieu Ă risque faible de pollution. La commune compte en revanche trente petits sites industriels, actuels ou anciens, potentiellement polluĂ©s (anciens ateliers, stations-service ou dĂ©charges par exemple)[25].
Auvers en 1164.
D’aprĂšs Albert Dauzat et Charles Rostaing, ce toponyme provient du gaulois Arvernus surnom dâhomme (ethnique); ou bien des deux mots are (devant) et vern- (aulne) .
Le lieu est citĂ© pour la premiĂšre fois dans une charte du dĂ©but du IX siĂšcle. Dans cette charte de janvier [832, l’abbĂ© Hilduin partage les terres entre les religieux et lui-mĂȘme. Charles-le-Chauve confirme ce partage dans une charte du Ă CompiĂšgne, et l’existence d’un pont Ă Auvers est mentionnĂ©e[a 2]. Ce pont est dĂ©truit en 862 par les Vikings, puis reconstruit sur ordre de Charles-le-Chauve, puis finalement de nouveau dĂ©truit lors de l’attaque de Pontoise et du long siĂšge de Paris par les Vikings en novembre 885. Ă cette Ă©poque, le village est possession des comtes du Vexin. Le roi de France Philippe I en hĂ©rite Ă la fin du XIe siĂšcle. Ă cette Ă©poque, seule la partie comprise entre le Valhermeil et les VallĂ©es Ă©tait habitĂ©e.
Auvers appartient ainsi au XII siĂšcle Ă Louis VI le Gros qui, en 1131, donne l’Ă©glise Ă l’abbaye Saint-Vincent de Senlis qui la conserve jusqu’en 1790. Ă la mort du roi en 1137, sa veuve, Alix ou AdĂšle de Savoie, se retire Ă Auvers dans le manoir royal situĂ© derriĂšre l’Ă©glise. Le village est, par la suite, cĂ©dĂ© Ă Richard de Vernon par le roi Philippe-Auguste en Ă©change de la chĂątellenie de Vernon et du domaine de Longueville avant de redevenir la propriĂ©tĂ© de la puissante abbaye de Saint-Denis par le biais de plusieurs donations successives du XIVe au dĂ©but du XVIII siĂšcle. Le village entre finalement dĂ©finitivement dans le domaine royal.
Au cours de la guerre de Cent Ans, Auvers subit le mĂȘme sort que tout le Vexin français : les chĂąteaux forts pouvant servir de refuges Ă l’ennemi sont dĂ©truits sur ordre de Gasce de Bonconvilliers, gouverneur militaire de Pontoise â on peut supposer que le chĂąteau seigneurial des Vernon Ă Auvers subit ce mĂȘme sort â et les villages sont dĂ©sertĂ©s par leurs habitants fuyant se rĂ©fugier Ă Pontoise ou L’Isle-Adam avant l’arrivĂ©e des Anglais, effective en 1356, qui pillent et saccagent alors le pays tout entier.
Un registre de l’abbaye de Saint-Denis datĂ© de 1499 Ă 1501 apporte quelques prĂ©cisions sur le village : celui-ci ne compte alors que des viticulteurs, hormis un tonnelier et un tisserand. En 1523, des aventuriers et pillards dĂ©tachĂ©s de l’armĂ©e anglaise de Picardie tentent de prendre Pontoise. En juin 1525, des pillards italiens et français qui s’Ă©taient Ă©chappĂ©s Ă la dĂ©faite de Pavie se rĂ©pandent dans le Vexin. Ils tuent des paysans et brĂ»lent les fermes avant d’attaquer Pontoise et d’ĂȘtre finalement repoussĂ©s[a 4].
Durant les annĂ©es 1580, les plus anciens cahiers paroissiaux indiquent une population d’environ 1 800 habitants.
Lors des guerres de Religion, le village subit, comme tout le Vexin français, une nouvelle pĂ©riode aussi difficile que la guerre de Cent Ans. Pontoise se dĂ©clare pour la Ligue, Henri III et Henri de Navarre assiĂšgent ainsi la ville en 1589, accompagnĂ©s de mercenaires allemands qui dĂ©vastent toute la rĂ©gion au passage. En 1590, la nouvelle garnison de Pontoise fait rĂ©guliĂšrement des sorties contre le chĂąteau de L’Isle-Adam ; livrĂ©es Ă elles-mĂȘmes Ă cette Ă©poque, elle pillent le village afin d’assurer leur subsistance. Fin 1592, le pays est exsangue : le gouverneur contraint nĂ©anmoins les habitants du Vexin Ă payer leurs tailles et impĂŽts. Ă cela s’ajoute plusieurs calamitĂ©s naturelles, une inondation catastrophique en octobre 1564, une Ă©pidĂ©mie en 1583, et un ouragan de grĂȘle le .
Ă la suite des guerres dĂ©sastreuses, l’abbaye de Saint-Denis cĂšde des terres pour rĂ©duire son endettement : celle d’Auvers est vendue Ă un gentilhomme bourguignon, Jean-François de Berbisy le pour la somme de six mille Ă©cus d’or.
L’hiver 1607-1608 est particuliĂšrement rigoureux pendant deux mois : la plupart du bĂ©tail meurt. Deux autres pĂ©riodes intenses de froid ont les mĂȘmes consĂ©quences en 1768 et 1774. Le , le seigneur, le prieur et les habitants du village s’assemblent comme de coutume au son de la cloche devant la porte de l’Ă©glise. Au vu des pillages et ravages, ils dĂ©cident de poursuivre la fortification de l’Ă©glise et du cimetiĂšre joint Ă l’hĂŽtel seigneurial afin de constituer une retraite pour les habitants, les animaux et les grains.
Une Ă©pidĂ©mie de peste Ă©clate Ă Auvers au printemps 1637. Elle reprend l’annĂ©e suivante alors que Pontoise subit la grande peste. On relĂšve soixante-sept dĂ©cĂšs dans l’annĂ©e. Selon Pihan de la Forest, Auvers compte en 1728 deux-cent-soixante-quatorze feux, soit huit-cent-trente-trois habitants. Des chiffres sans doute plus fiables issus des registres nominatifs du prieurĂ© donnent en mai 1780 mille-quatre-cent-quarante habitants au total, rĂ©partis comme suit : cent-trente-deux Ă l’Ă©glise, quatre-vingt-quinze aux VallĂ©es, cinquante-huit rue CallĂ©, quatre-vingt-quinze rue Roger, deux-cents rue Boucher, vingt-deux Ă l’Ormetel, cinquante-deux aux Vaissenots, cent-quatorze rue RĂ©my, quatre-vingt-seize aux Remys, trente-six Ă Fours, quatre-vingt-trois au GrĂ©, quatre-vingt-onze Ă Chaponval, cent-cinquante-deux au Valhermeil, soixante-dix-neuf au Moncel, quarante Ă Cordeville, cent-quatre-vingt-quatre Ă Butry et neuf Ă Claibois.
Une autre calamitĂ© fond sur le pays : Auvers se situe entre Pontoise et L’Isle-Adam, soit au centre des chasses du prince de Conti. Celui-ci souhaite donc ardemment l’acquĂ©rir afin de supprimer cette barriĂšre Ă son plaisir. Il obtient du roi en 1743, aprĂšs une longue insistance, la concession de la chasse Ă titre conservatoire : le pays est alors ruinĂ© par la prolifĂ©ration du gibier. Le , le contrat de vente est enfin signĂ©, mais le prince de Conti Ă©tant mort en 1776, c’est son fils Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti qui rĂ©alise l’acquisition tant convoitĂ©e. Mais il ne conserve que quatre ans la seigneurie, la rĂ©trocĂ©dant en octobre 1783 Ă Monsieur, frĂšre de Louis XVI et futur Louis XVIII.
La grande Ă©pidĂ©mie de cholĂ©ra qui sĂ©vit Ă Paris en 1832 frappe Ă©galement Auvers, essentiellement l’ouest de la commune : on y compte vingt-trois dĂ©cĂšs pour le seul mois de mai. Le dĂ©placement du cimetiĂšre, alors situĂ© autour de l’Ă©glise, est envisagĂ©e pour des raisons sanitaires, mais reste sans suite faute de moyens. Le cholĂ©ra fait son retour en 1849 et 1854.
En 1843, la commune prend le nom d’Auvers-sur-Oise..
Le {{Date-[14 juin 1846}}, est inaugurĂ©e la ligne ferroviaire de Paris Ă Lille â dont l’itinĂ©raire passe alors par la vallĂ©e de l’Oise â crĂ©ant une relation directe vers la gare du Nord et Paris Ă raison de quatre Ă cinq relations quotidiennes en environ une heure de parcours. Cette nouvelle ligne, ouverte aux voyageurs le 20 juin, et ses locomotives Ă vapeur amĂšnent les Parisiens avides de parties de campagne et de canotage. La gare de Chaponval est elle inaugurĂ©e en 1886.
En 1860, le peintre Charles-François Daubigny amarre son bateau-atelier, Le Botin, sur les berges de l’Oise au pied du village. TrĂšs vite, ses amis peintres viennent lui rendre visite.
La commune subit plusieurs crues de l’Oise causant d’importants dĂ©gĂąts en dĂ©cembre 1836, fĂ©vrier 1859 (crue de plus de trois mĂštres) et janvier 1861.
Ă la suite du dĂ©sastre de Sedan en 1870, les autoritĂ©s imposent de dĂ©truire les ponts sur l’Oise afin de retarder au maximum les troupes Prussiennes : le pont ferroviaire de Chaponval est minĂ© le 15 septembre puis le pont routier dĂšs le lendemain. DĂšs le 18 septembre, la 6 division de cavalerie et la 3e division d’infanterie Prussiennes sont Ă Pontoise. Les troupes ne campent pas Ă Auvers mais viennent frĂ©quemment procĂ©der Ă des rĂ©quisitions, essentiellement de produits agricoles (avoine, paille, foin), mais parfois Ă©galement d’attelages, situation rendue encore plus difficile par la rigueur de l’hiver 1870-1871. Le retour des troupes en Prusse provoqua le passage de nombreuses troupes et l’occupation du village du 18 mars au 7 juin 1871.
Dans la nuit du 26 au , le pont d’Auvers, rĂ©Ă©difiĂ© quatorze annĂ©es auparavant, s’Ă©croule brutalement sans raison apparente, probablement usĂ© par les nombreux chariots de pierre. Cette situation impose alors aux habitants de longs dĂ©tours par Butry ou par Pontoise durant deux ans.
Vincent van Gogh arrive Ă Auvers en mai 1890, invitĂ© par le docteur Paul Gachet afin d’y suivre une thĂ©rapie. Le , il tente de se donner la mort en plein champ avant de mourir trois jours plus tard le dans sa chambre de l’auberge Ravoux que l’on visite toujours en 2018. Il peignit 70 tableaux Ă Auvers dont beaucoup eurent le village ou sa campagne comme toile de fond. Le film d’animation britannico-polonais Loving Vincent (2017) revient sur cet Ă©pisode de la vie de Van Gogh.
Le , le GĂ©nie français fait sauter le pont ferroviaire de Mours, puis le viaduc de Moulin-Neuf Ă Presles, puis successivement les ponts routiers de L’Isle-Adam, de Stors et d’Auvers, alors que des patrouilles d’Ă©claireurs de Uhlans allemands sont aperçues Ă Auvers, Ă Chaponval, Ă L’Isle-Adam, Ă Beaumont-sur-Oise, Ă Marines, Ă Vallangoujard, Ă Bornel… Ces incursions cessent dĂ©finitivement aprĂšs les batailles de l’Ourcq et de la Marne
Durant le XX siĂšcle, Auvers-sur-Oise connait un dĂ©veloppement pavillonnaire comme la plupart des communes voisines de la vallĂ©e de l’Oise, l’essentiel de la bande de terre d’environ 500 mĂštres de largeur moyenne, limitĂ©e d’un cĂŽtĂ© par l’Oise et de l’autre par la falaise du plateau du Vexin est ainsi largement urbanisĂ©e Ă la fin du XXe siĂšcle. Cette densification ayant Ă©tĂ© assez progressive et respectueuse du site, la commune conserve ainsi en l’Ă©tat la quasi-totalitĂ© des sites peints par les impressionnistes. Ces sites ainsi que les tombes des frĂšres Van Gogh ont attirĂ© les touristes depuis plus d’un siĂšcle. Les deux dalles contiguĂ«s sont recouvertes de lierre dont les branches entrelacĂ©es sont le symbole de la rĂ©union des deux frĂšres qui ne sont pas toujours compris. Aucun amĂ©nagement touristique important n’ayant Ă©tĂ© mis en Ćuvre, ce tourisme assez limitĂ© ne profitait que bien peu Ă la commune et Ă sa rĂ©gion.
La municipalitĂ©, aidĂ©e par le Conseil gĂ©nĂ©ral du Val-d’Oise a mis en Ćuvre au dĂ©but des annĂ©es 1990 un vigoureux plan de dĂ©veloppement touristique, consistant en un renforcement des services de l’office de tourisme, la restauration et l’ouverture au public de l’auberge Ravoux, lieu de sĂ©jour et de mort de Vincent van Gogh (il habitait dans la chambre n 5 sous les toits), la restauration et la crĂ©ation d’un parcours spectacle au temps des impressionnistes au chĂąteau de LĂ©ry, l’ouverture d’un petit musĂ©e privĂ© consacrĂ© Ă l’absinthe, boisson mythique de la Belle Ăpoque, et plus rĂ©cemment, le rachat par le Conseil gĂ©nĂ©ral et l’ouverture en 2003 de la maison du docteur Gachet. Cette mise en valeur s’est accompagnĂ©e d’une dynamique politique culturelle, ayant fortement augmentĂ© l’offre culturelle de la commune tout au long de l’annĂ©e.
La municipalitĂ© a Ă©galement amĂ©nagĂ© l’espace urbain en crĂ©ant des circulations dites « douces », isolĂ©es de la circulation automobile, reliant entre eux les divers sites remarquables de la citĂ© jusqu’aux berges de l’Oise. Ces circulations ont fait en outre l’objet d’un fleurissement collectif, les riverains Ă©tant invitĂ©s Ă semer et entretenir les trottoirs et bas-cĂŽtĂ©s avec l’aide de la municipalitĂ©. Une halte nautique a Ă©galement Ă©tĂ© installĂ©e le long de la riviĂšre pour tirer parti du tourisme fluvial.
Cette politique a portĂ© ses fruits, propulsant la commune en moins de dix ans parmi les plus visitĂ©es d’Ăle-de-France avec environ 300 000 visiteurs par an, attirant de nombreux touristes Ă©trangers, amĂ©ricains et japonais notamment, sĂ©duits, Ă l’exemple de Barbizon, par ce village des peintres. Dans le mĂȘme temps, le plateau du Vexin peint par les impressionnistes, dont les trois-quarts nord de la commune sont une composante, a Ă©tĂ© protĂ©gĂ©, en complĂ©ment du classement ancien du site, par la crĂ©ation en 1995 du parc naturel rĂ©gional du Vexin français dont la commune est membre fondatrice.
Au XXI siĂšcle, la municipalitĂ© poursuit sa politique en encourageant la crĂ©ation d’une offre de logement Ă destination des touristes (hĂŽtels et chambres d’hĂŽtes) encore largement insuffisante dans le Vexin français. Elle se doit Ă©galement de mieux canaliser les flux touristiques, le stationnement des cars de tourisme en particulier, afin d’Ă©viter l’accroissement des nuisances pour les habitants de la commune.
Le , une vaste opĂ©ration de police est mise en Ćuvre, entraĂźnant l’arrestation de plus de 150 personnes au siĂšge europĂ©en du Conseil national de la rĂ©sistance iranienne (CNRI), dominĂ© par lâOrganisation des moudjahiddines du peuple iranien (OMPI, mouvement dâopposition armĂ©e au rĂ©gime de TĂ©hĂ©ran), mais la cour dâappel de Paris a ordonnĂ© en moins de deux semaines la libĂ©ration des opposants iraniens emprisonnĂ©s[33][34].
Le , 17 % du territoire d’Auvers-sur-Oise en est dĂ©tachĂ© et devient la nouvelle commune de Butry-sur-Oise[28].
AntĂ©rieurement Ă la loi du 10 juillet 1964, la commune faisait partie du dĂ©partement de Seine-et-Oise. La rĂ©organisation de la rĂ©gion parisienne en 1964 fit que la commune appartient dĂ©sormais au dĂ©partement des Yvelines et Ă son arrondissement de Pontoise, aprĂšs un transfert administratif effectif au . Pour l’Ă©lection des dĂ©putĂ©s, la commune fait partie de la premiĂšre circonscription du Val-d’Oise.
Auvers-sur-Oise faisait partie de 1806 Ă 1967 du canton de Pontoise de la Seine-et-Oise. Lors de la mise en place du dĂ©partement du Val-d’Oise, elle est alors est rattachĂ©e au canton de Saint-Ouen-l’AumĂŽne. En 1976, elle devient le chef-lieu du canton de la VallĂ©e-du-Sausseron, crĂ©Ă© en 1976. Dans le cadre du redĂ©coupage cantonal de 2014 en France, la commune fait Ă nouveau partie du canton de Saint-Ouen-l’AumĂŽne, mais dont la composition est profondĂ©ment modifiĂ©e Ă cette occasion.
La commune Ă©tait membre de la communautĂ© de communes de la VallĂ©e de l’Oise et des impressionnistes, crĂ©Ă©e fin 2004.
Dans le cadre de l’achĂšvement de la coopĂ©ration intercommunale prĂ©vue par la loi MAPAM de 2014, cette intercommunalitĂ© est dissoute et ses communes rejoignent d’autres EPCI. La commune rejoint donc le la communautĂ© de communes Sausseron Impressionnistes (CCSI)[36][37][38], dont elle est dĂ©sormais membre.
Politiquement, Auvers-sur-Oise est une commune oscillant entre droite et gauche en fonction des consultations Ă©lectorales. Si le maire socialiste Jean-Pierre BĂ©quet a Ă©tĂ© Ă©lu Ă quatre reprises de 1989 Ă 2008, la droite est parallĂšlement arrivĂ©e en tĂȘte Ă certaines consultations.
Ă lâĂ©lection prĂ©sidentielle de 2002, le premier tour a vu arriver en tĂȘte Jacques Chirac avec 18,7 %, suivi de Jean-Marie Le Pen et Lionel Jospin avec 16,6 % chacun, puis NoĂ«l MamĂšre avec 6,9 %, François Bayrou avec 6,8 %, Jean-Pierre ChevĂšnement avec 6,7 %, Arlette Laguiller avec 5,3 %, aucun autre candidat ne dĂ©passant le seuil des 5 %. Au second tour, les Ă©lecteurs ont votĂ© Ă 84,9 % pour Jacques Chirac contre 15,1 % pour Jean-Marie Le Pen avec un taux dâabstention de 15,0 %, rĂ©sultat proche des tendances nationales (respectivement 82,21 % et 17,79 % ; abstention 20,29 %) avec cependant un taux d’abstention plus faible.
Au rĂ©fĂ©rendum sur le traitĂ© constitutionnel pour lâEurope du , les Auversois ont approuvĂ© Ă une courte majoritĂ© la Constitution EuropĂ©enne, avec 51,93 % de Oui contre 48,07 % de Non avec un taux dâabstention de 21,82 % (France entiĂšre : Non Ă 54,67 % ; Oui Ă 45,33 %). Ces chiffres sont contraires Ă la tendance dĂ©partementale du Val-d’Oise (Non Ă 53,47 % ; Oui Ă 46,53 %) mais proches des rĂ©sultats franciliens (Oui 53,99 % ; Non 46,01 %).
Ă lâĂ©lection prĂ©sidentielle de 2007, le premier tour a vu arriver en tĂȘte Nicolas Sarkozy avec 33,61 %, suivi par SĂ©golĂšne Royal avec 26,33 %, François Bayrou avec 20,33 %, Jean-Marie Le Pen avec 8,12 %, enfin Olivier Besancenot avec 3,08 %, aucun autre candidat ne dĂ©passant le seuil des 2 %. Le second tour a vu arriver en tĂȘte Nicolas Sarkozy avec 53,42 % contre 46,58 % pour SĂ©golĂšne Royal, ce qui est dans la moyenne française (rĂ©sultat national : respectivement 53,06 % et 46,94 %).
Lors de l’Ă©lection municipale de 2008, la liste d’union de la gauche « Vivre Auvers Ensemble » arrive largement en tĂȘte avec 55,36 % des suffrages et permet au socialiste Jean-Pierre BĂ©quet d’exercer un nouveau mandat de 6 ans Ă la tĂȘte de la commune.
Alors qu’il se prĂ©sente Ă l’Ă©lection municipale de 2014 en vue d’un cinquiĂšme mandat, le maire socialiste sortant Jean-Pierre BĂ©quet est devancĂ© lors du scrutin du premier tour par la candidate Divers droite Isabelle MĂ©ziĂšres et sa liste « Tous unis pour Auvers » (34,44 % contre 40,51 % des suffrages exprimĂ©s).
Ayant obtenu 17,94 %, la candidate et conseillĂšre municipale de l’opposition Claire Houbert (liste Divers), retire finalement sa liste « Auvers Demain » dans l’entre-deux tours. Profitant d’un report des voix d’autant plus favorable, Isabelle MĂ©ziĂšres est Ă©lue (53,63 % des suffrages contre 46,36 % pour Jean-Pierre BĂ©quet),,.
Résultats des deuxiÚmes tours :
Résultats des deuxiÚmes tours :
Résultats des deux meilleurs scores :
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Résultats des deux meilleurs scores :
Résultats des deuxiÚmes tours ou du premier tour si dépassement de 50 % :
La commune est jumelée avec la ville natale de Vincent van Gogh,  Zundert (Pays-Bas) depuis 1982.
La commune est alimentĂ©e en eau par la station de traitement de MĂ©ry-sur-Oise, gĂ©rĂ©e par la sociĂ©tĂ© Veolia Environnement. L’eau potable Ă Auvers-sur-Oise est de trĂšs bonne qualitĂ© bactĂ©riologique, contenant peu de nitrates, Ă©tant peu fluorĂ©e et devenue relativement peu calcaire depuis la mise en place de la nanofiltration en 1999 Ă l’usine de distribution. L’eau distribuĂ©e est d’origine superficielle, provenant de la filtration des eaux de l’Oise[63][64].
Six Ă©tablissements scolaires publics dispensent l’enseignement Ă Auvers : deux Ă©coles maternelles (Ă©cole EugĂšne-Aubert et Ă©cole des Aulnaies), trois Ă©coles Ă©lĂ©mentaires (Ă©cole Vavasseur, Ă©cole des Aulnaies et Ă©cole de Chaponval) et un collĂšge, le collĂšge Charles-François-Daubigny, inaugurĂ© en septembre 1993[65].
La commune relĂšve de l’acadĂ©mie de Versailles. Les Ă©coles sont gĂ©rĂ©es par lâinspection gĂ©nĂ©rale de l’inspection dĂ©partementale de lâĂducation nationale de Saint-Ouen-l’AumĂŽne. La circonscription fait partie du bassin d’Ă©ducation et de formation de Pontoise.
Village des peintres, Auvers continue à perpétuer cette tradition au XXI siÚcle avec sept galeries ou ateliers de peintres contemporains ouverts au public[réf. nécessaire].
La citĂ© des artistes d’Auvers (5, rue du Montcel) inclut une galerie d’art contemporain qui accueille des expositions organisĂ©es par le Service Culturel municipal.
La commune accueille par ailleurs de nombreux artistes, peintres, mais aussi sculpteurs, dessinateurs et photographes.
La commune s’est dotĂ©e fin 2019 d’une mĂ©diathĂšque construite sur l’emplacement de l’ancienne Ă©cole maternelle EugĂšne-Aubert, dĂ©saffectĂ©e, et dont le coĂ»t s’est Ă©levĂ© Ă 900 000 euros, dont 100 000 euros environ restent Ă la charge de la commune compte tenu des subventions obtenues.
La commune fait partie de la juridiction dâinstance et de grande instance ainsi que de commerce de Pontoise,, tous rattachĂ©s Ă la Cour d’appel de Versailles[71].
L’Ă©volution du nombre d’habitants est connue Ă travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Ă partir de 2006, les populations lĂ©gales des communes sont publiĂ©es annuellement par l’Insee. Le recensement repose dĂ©sormais sur une collecte d’information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d’une pĂ©riode de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2004[73].
En 2019, la commune comptait 6 813 habitants, en diminution de 1,17 % par rapport Ă 2013 (Val-d’Oise : +4,6 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
AprĂšs une longue pĂ©riode de stagnation, la population d’Auvers-sur-Oise a connu une augmentation progressive Ă partir des annĂ©es 1880. Celle-ci s’est nettement accentuĂ©e durant les annĂ©es 1960 avec l’expansion de l’agglomĂ©ration parisienne qui a atteint la commune et entraĂźnĂ© la construction de nombreux pavillons, et une nouvelle fois au cours des annĂ©es 1990.
La commune est rattachĂ©e Ă l’unitĂ© urbaine de MĂ©ry-sur-Oise.
La pyramide des Ăąges d’Auvers-sur-Oise montre un lent vieillissement dĂ©mographique de la commune entre 1990 et 1999.
Contrairement Ă la rĂ©gion Ăle-de-France dans son ensemble, Auvers-sur-Oise voit la part des enfants (moins de 15 ans) diminuer avec une augmentation de 2 points entre les deux recensements de 1990 et 1999. Ces valeurs restent nĂ©anmoins proches de la part des moins de quinze ans dans la rĂ©gion (20,3 % des hommes et 20,1 % des femmes Ă Auvers-sur-Oise contre respectivement 19,9 % et 17,9 % dans la rĂ©gion). Mais la part des 15 Ă 30 ans reste plus faible que la tendance rĂ©gionale, et elle a reculĂ© depuis 1990. La part des 45 Ă 59 ans en revanche a fortement augmentĂ© dans la ville, plus encore que la tendance globale rĂ©gionale. La tranche des plus de 60 est quant Ă elle tout Ă fait conforme Ă la rĂ©gion, tant en proportion qu’en progression,.
Les cadres et professions intellectuelles sont lĂ©gĂšrement sur-reprĂ©sentĂ©s avec un taux de 22,7 % en 1999 (contre 13,1 % en moyenne en France) mais presque dans la moyenne de la rĂ©gion avec 22,8 % en Ăle-de-France. Les professions intermĂ©diaires reprĂ©sentent 32,1 % des actifs contre 23,1 % en moyenne nationale et 25,6 % en moyenne rĂ©gionale. A contrario, les ouvriers ne reprĂ©sentent que 13,8 % des actifs de la commune contre 25,6 % en France et 16,5 % en Ăle-de-France. La commune comptait par ailleurs 0,4 % d’agriculteurs,.
24,9 % des Auversois ont suivi des Ă©tudes supĂ©rieures, contre 18,1 % en moyenne en France mĂ©tropolitaine, mais 28,1 % en moyenne rĂ©gionale[79][80]. La population de la ville est ainsi essentiellement constituĂ©e d’employĂ©s et de cadres, et reste dans la moyenne sociologique d’une commune pĂ©ri-urbaine de Paris.
Auvers-sur-Oise offre tout au long de l’annĂ©e de nombreuses manifestations culturelles.
De mars Ă mai se dĂ©roule le « festival de lâIris », depuis 2003 chaque annĂ©e, avec une thĂ©matique diffĂ©rente (par exemple : l’iris au fil de lâeau en 2006). La manifestation propose des expositions d’art floral, un concours artistique, des dĂ©filĂ©s, des animations musicales et a pour point d’orgue un week-end de festivitĂ©s, le dernier week-end de mai : « les JournĂ©es de lâIris ». De mars Ă septembre, la ville propose Ă©galement un agenda culturel dâexpositions et dâanimations familiales.
Le dernier week-end d’avril et depuis 2002, se dĂ©roule la « convention du disque » Vandisc. Elle rassemble plus d’une centaine d’exposants venus d’Europe et de toute la France.
Un festival de la bande-dessinĂ©e se dĂ©roule le premier week-end d’avril depuis 2004. La quatriĂšme Ă©dition en 2007 a proposĂ© par exemple trois expositions sur les thĂšmes de : « la BD dans la philatĂ©lie », « Jean-Claude MĂ©ziĂšres » (invitĂ© dâhonneur), « le 5 Ă©lĂ©ment »[82].
En mai et juin se dĂ©roule le festival d’Auvers-sur-Oise, festival international de musique de chambre ou lyrique, qui a pour cadre l’Ă©glise d’Auvers, le chĂąteau de MĂ©ry-sur-Oise et son parc ou encore lâĂ©glise Saint-Denis de MĂ©ry-sur-Oise, commune limitrophe d’Auvers. Ce festival nĂ© en 1979 grĂące Ă la constitution de l’association du festival d’Auvers par Pascal Escande et le pĂšre Demissy. AprĂšs des dĂ©buts modestes, il a pris une dimension importante Ă partir de 1981 en s’installant dans le cadre de l’Ă©glise d’Auvers, et internationale en 1985 quand la cantatrice amĂ©ricaine Barbara Hendricks vient y participer. En 1987, György Cziffra y donne son dernier concert dans le Val-d’Oise, dans l’Ă©glise oĂč s’Ă©tait mariĂ© son fils, chef d’orchestre disparu quelques annĂ©es auparavant. En 1990, c’est Mstislav Rostropovitch qui y donne un rĂ©cital de violoncelle,.
Pour l’offre musicale, Auvers’Jazz propose Ă©galement depuis 1991 des concerts de jazz dans la salle de spectacle du chĂąteau et la Maison de l’Ile tout le long de l’annĂ©e. CrĂ©Ă© en 1996 Ă l’initiative d’Auvers’Jazz, le festival « Jazz au fil de l’Oise » est organisĂ© chaque mois de novembre durant cinq week-ends successifs[86]. Depuis l’an 2000, un festival Rock initiĂ© par le service jeunesse de la ville se dĂ©roule chaque mois d’octobre Ă la maison de l’Ăźle. Fin mai, dĂ©but juin a lieu la « Promenade dans l’art d’aujourd’hui » organisĂ©e par le service culturel. Jusqu’en 2013, le troisiĂšme week-end de juin, la « FĂȘte de la cocagne »[88] replongeait le centre-ville Ă l’Ă©poque impressionniste. La FĂȘte de la rue RĂ©my a vu sa premiĂšre Ă©dition le 4 octobre 1885. Au mois de novembre, autour du 11 novembre, a lieu « La Palette », exposition de peintres amateurs.
Auvers-sur-Oise fut en 1971 le lieu de ce qui devait ĂȘtre le « Woodstock Ă la française », festival organisĂ© par le couturier Jean Bouquin qui devait accueillir de nombreux groupes de rock cĂ©lĂšbres comme les Rolling Stones ou Pink Floyd. Il attira plus de 20 000 personnes mais fut annulĂ© dĂšs le premier jour, notamment en raison de la pluie.
Auvers-sur-Oise dispose de deux gymnases, le gymnase Charles-Bozon (rue des Ponceaux) et le gymnase du CollĂšge (rue Pierre-BĂ©rĂ©govoy), d’un parc des sports et d’un club house de tennis (rue Roger-Tagliana)[90]. Certaines activitĂ©s se dĂ©roulent Ă la maison de lâĂle, salle polyvalente de la commune. Auvers-sur-Oise compte par ailleurs dix-huit associations sportives, dont certaines Ă caractĂšre intercommunal (handball) proposant la pratique de la plupart des activitĂ©s sportives habituelles (football, tennis, basket-ball, gymnastique, billard, etc). Certaines, comme les Canards auversois, proposent un transport en car vers les Ă©quipements absents de la commune (piscine…). Le Judo Club dâAuvers-sur-Oise a Ă©tĂ© classĂ© 1 du Val-d’Oise pour la saison 2004-2005[91].
Auvers-sur-Oise possĂšde quelques commerces et une moyenne surface commerciale dans le centre, mais aucune grande surface ni zone d’activitĂ© Ă©conomique. La commune reste essentiellement rĂ©sidentielle, le tissu Ă©conomique est surtout constituĂ© de quelques petites entreprises. GrĂące au souvenir des peintres, Vincent van Gogh en particulier, Auvers constitue le premier pĂŽle d’attraction touristique du Val-d’Oise avec environ 300 000 visiteurs annuels : le chĂąteau d’Auvers est visitĂ© par prĂšs de 70 000 personnes par an et l’Office de Tourisme accueille prĂšs de 90 000 visiteurs chaque annĂ©e. NĂ©anmoins, le tourisme profite relativement peu Ă la commune, qui ne possĂšde que deux hĂŽtels, un camping (chemin de Bellerive) et trĂšs peu de boutiques touristiques, ce qui contribue nĂ©anmoins Ă en conserver l’authenticitĂ© et Ă©vite les dĂ©rives d’un tourisme de masse.
En 1999, seuls 13,8 % des actifs auversois ayant un emploi travaillaient dans la commune, chiffre en recul de 20,6 % depuis 1990, et 17,3 % des actifs travaillaient hors du Val-d’Oise. La plupart des actifs travaillent dans l’agglomĂ©ration de Cergy-Pontoise, ou pour certains dans le dĂ©partement des Hauts-de-Seine ou Ă Paris. La voiture particuliĂšre est largement privilĂ©giĂ©e pour les dĂ©placements domicile-travail, reprĂ©sentant 70,3 % des modes de transports, consĂ©quence de la mĂ©diocritĂ© de la desserte de la commune par les transports en commun.
Le taux de chÎmage était de 7,9 % en 1999 (moyenne nationale : 12,9 % en 1999) et de 7,3 % en 2004. Le revenu moyen par ménage est nettement supérieur à la moyenne nationale à environ 25 080 euros par an (moyenne nationale : 15 027 euros par an).
Auvers-sur-Oise possĂšde huit monuments historiques classĂ©s ou inscrits et son territoire constitue un site inscrit. Le village, entre l’Oise et les coteaux, ainsi que les champs au nord de l’Ă©glise sont classĂ©s en zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP).
SituĂ© Ă trente kilomĂštres au nord de Paris, le village a gardĂ© son caractĂšre bucolique, ses nombreuses bĂątisses du XIX siĂšcle et cultive le souvenir des peintres. Vingt-deux plaques-tableaux ont Ă©tĂ© installĂ©es Ă travers la commune par l’association « La mĂ©moire des lieux ». Elles permettent de comparer les toiles avec les sites tels qu’ils se prĂ©sentent aujourd’hui, le plus souvent sans grande Ă©volution hormis des dĂ©tails. Le parcours peut se prolonger Ă travers la ville voisine de Pontoise, oĂč d’autres plaques sont installĂ©es devant les paysages peints par Camille Pissarro.
Auvers-sur-Oise compte huit monuments historiques sur son territoire, dont trois classĂ©s et huit inscrits. La commune compte donc le plus de protections dans le dĂ©partement derriĂšre Pontoise avec douze protections, qui toutefois n’abrite que deux monuments classĂ©s.
Vincent van Gogh dans une lettre Ă son frĂšre ThĂ©o dĂ©crit ainsi le village : « Ici on est loin assez de Paris pour que ce soit la vraie campagne, mais combien nĂ©anmoins changĂ© depuis Daubigny. Mais non pas changĂ© d’une façon dĂ©plaisante, il y a beaucoup de villas et habitations diverses modernes et bourgeoises trĂšs souriantes ensoleillĂ©es, et fleuries. Cela dans une campagne presque grasse, juste Ă ce moment-ci du dĂ©veloppement d’une sociĂ©tĂ© nouvelle dans la vieille, n’a rien de dĂ©sagrĂ©able ; il y a beaucoup de bien-ĂȘtre dans l’air. Un calme Ă la Puvis de Chavannes j’y vois ou y crois voir, pas d’usines, mais de la belle verdure en abondance et en bon ordre. » (Lettre du 25 mai 1890)
Auvers, modeste commune rurale d’Ăle-de-France, a jouĂ© un rĂŽle majeur dans l’histoire mondiale de la peinture, celle des paysagistes de l’Ă©cole de Barbizon puis dans l’impressionnisme essentiellement.
DĂšs 1857, le peintre paysagiste Charles-François Daubigny frĂ©quente rĂ©guliĂšrement Auvers qu’il peint Ă partir de son canot, le botin, ou de l’Ăźle de Vaux, sur l’Oise entre Auvers et MĂ©ry. Amoureux de la nature, pour lui, « les paysages sont toujours plus beaux quand ils sont vus du milieu d’une riviĂšre » et il part rĂ©guliĂšrement Ă la rame parcourir l’Oise, ou la Seine en aval, parfois pour plusieurs jours ou plusieurs semaines, ramenant comme trophĂ©es de nombreuses toiles de tous formats. En 1860, il se fait Ă©difier une maison Ă Auvers dans le quartier des VallĂ©es, dĂ©corĂ©e par ses soins et aidĂ© de son fils et ses amis dont les peintres Camille Corot et Hippolyte Camille Delpy, lequel se marie avec Louise-Berthe Cyboulle, fille dâun peintre de fleurs et dâinsectes, originaire d’Auvers-sur-Oise[113].
En 1872, le docteur Paul Gachet achĂšte une maison Ă Auvers afin que sa femme, malade, « respire du bon air » ; mĂ©decin de son Ă©tat, il conserve son cabinet et sa clientĂšle Ă Paris, dont la mĂšre de Camille Pissarro qu’il soigne ainsi que les enfants du peintre, Ă Auvers. Il est Ă©galement peintre amateur et graveur sous le pseudonyme de Paul van Ryssel (le nom de sa ville natale – Lille – en flamand). Ami de Daubigny et de Corot, il accueille jusqu’Ă la fin de sa vie les artistes dans sa maison, dont Paul CĂ©zanne, ou Camille Pissarro, qui vient lui rendre visite en voisin, de sa maison de Pontoise. Grand collectionneur d’art, il demeure un acteur incontournable de l’histoire de l’art de la fin du XIX siĂšcle[a 14].
Paul CĂ©zanne vient « apprendre Ă peindre » en compagnie de Pissarro, il s’installe dans ce but Ă Auvers durant toute l’annĂ©e 1873 et les premiers mois de 1874. Le peintre apprend Ă Auvers Ă travailler avec patience, Ă©claircir sa palette, mais sa lenteur le handicape et il ne parvient pas toujours Ă finir ses toiles. Son rythme de travail n’est pas compatible avec la touche rapide impressionniste qui saisit l’instant, ses toiles comme la maison du docteur Gachet (1873, MusĂ©e d’Orsay), ont Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©es « constructivistes » par l’histoire de l’art. Il retrouve ensuite sa Provence natale, mais le souvenir heureux de ce sĂ©jour le fait revenir durant les Ă©tĂ©s 1877 et 1881.
Victor Vignon participe aux quatre derniers salons impressionnistes peint Ă Auvers et Pontoise en compagnie de Pissarro, CĂ©zanne et Guillaumin. Il est Ă©galement un proche du docteur Gachet et de Murer, et trĂšs estimĂ© des frĂšres Van Gogh. FrĂ©dĂ©ric Samuel Cordey, un ami de Renoir, a Ă©galement peint Ă Auvers avec ces derniers et exposĂ© au salon de 1877. Il sĂ©journe alors Ă Ăragny, mais ce peintre tombe trĂšs vite dans l’oubli.
Le mardi Ă onze heures du matin, le docteur Gachet reçoit un peintre alors inconnu du public, recommandĂ© par son frĂšre : Vincent van Gogh. Celui-ci est au sommet de sa maĂźtrise artistique et peint avec frĂ©nĂ©sie plus de soixante-dix toiles en deux mois. Outre un art Ă son apogĂ©e, Vincent dĂ©crit dans ses Ćuvres la vie d’une petite commune du Vexin français Ă la fin du XIX siĂšcle, sa vie paysanne, son architecture. D’une grande force expressive, sa palette s’assombrit nĂ©anmoins peu Ă peu exprimant le mal de vivre qui le tourmente, sa vie Ă©tant « attaquĂ©e Ă la racine mĂȘme ». Sans doute Ă©puisĂ© nerveusement par son travail, et se sentant coupable d’ĂȘtre Ă la charge financiĂšre de son frĂšre, il se tire un coup de revolver en plein champ le avant d’ĂȘtre ramenĂ© Ă l’auberge Ravoux, oĂč il sĂ©journe ; il y meurt trois jours plus tard et est enterrĂ© dans le cimetiĂšre du village[a 17].
EugĂšne Murer est pĂątissier-restaurateur boulevard Voltaire, Ă Paris. Mais il est aussi Ă©crivain et collectionneur d’art. Ami de Pissarro, CĂ©zanne, Renoir, Sisley, Guillaumin et Vignon, il achĂšte leurs toiles Ă des prix dĂ©fiant toute concurrence. En 1878, il se fait construire une maison, rue du Four Ă Auvers et y installe une galerie oĂč sont exposĂ©es ses cent-vingt toiles impressionnistes, qui sont malheureusement dispersĂ©es ensuite Ă cause d’une mĂ©sentente avec sa sĆur Marie. Il se met lui-mĂȘme Ă la peinture et expose chez Ambroise Vollard en 1898.
Norbert GĆneutte peintre proche des impressionnistes â sans avoir jamais participĂ© Ă aucun de leurs salons â s’est surtout exprimĂ© dans la gravure. Ami de Renoir, Cordey, Murer et du docteur Gachet, ce dernier le fait venir Ă Auvers en 1891 afin de soigner sa maladie de poitrine qui s’aggrave. Essentiellement portraitiste de femmes, il peint entre deux gravures des aquarelles et de petites toiles de plein air aux angles aigus et aux couleurs Ă©tonnantes. Il est enterrĂ© au cimetiĂšre d’Auvers.
Plus tard, d’autres peintres continuent Ă frĂ©quenter Auvers : le Douanier Rousseau puis Maurice de Vlaminck, qui vient marcher dans les pas de Van Gogh qu’il admire, viennent y puiser leur inspiration. Durant les annĂ©es 1930, un autre grand admirateur de Van Gogh, Otto Freundlich, peintre allemand et juif de PomĂ©ranie, frĂ©quente assidĂ»ment Auvers. Sa compagne Jeanne Kosnick-Kloss est d’ailleurs enterrĂ©e face Ă la tombe des frĂšres Van Gogh. Le peintre occupe un atelier du Bateau-Lavoir Ă Paris en 1908 oĂč il fait la connaissance d’Guillaume Apollinaire, Georges Braque, Pablo Picasso et Juan Gris. Restaurateur des vitraux de la cathĂ©drale de Chartres en 1914, son « homme nouveau », sculpture de 1912 est placĂ©e en couverture du catalogue nazi de « l’art dĂ©gĂ©nĂ©ré ». L’artiste rĂ©fugiĂ© dans les PyrĂ©nĂ©es-Orientales est finalement arrĂȘtĂ© en 1943 et dĂ©portĂ©. Le musĂ©e Tavet-Delacour de Pontoise conserve une importante donation de l’artiste[a 20]. Au XXI siĂšcle, plusieurs galeries perpĂ©tuent le sĂ©jour d’artistes dans le village, en particulier le long de la rue du Montcel.
Le poĂšte parnassien et auteur dramatique François CoppĂ©e (Paris, 1842 – Paris, 1908) a vĂ©cu Ă Auvers. Une rue porte le nom de cet acadĂ©micien.
Plusieurs films ont été tournés à Auvers-sur-Oise :
Le cimetiĂšre de la ville abrite pour leur derniĂšre demeure, outre Vincent et ThĂ©o van Gogh plusieurs peintres et graveurs : Norbert GĆneutte, Emilio Boggio, LĂ©onide Bourges, Charles Sprague Pearce, EugĂšne Murer, Guillaume Corneille et Douglas Jones. On y trouve Ă©galement la tombe de la grande pianiste Ăliane Richepin ainsi que celle de la diva iranienne Marzieh.
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